Rapport intro 8 février 2024

Il me semble important de commencer ce rapport en rappelant deux des guerres qui perdurent dans le monde… Parce que devant la barbarie, et sa durée, on a tendance à s’habituer :

C’était le 24 février 2022, il y a 2 ans, Vladimir Poutine ordonnait l’invasion à grande échelle de l’Ukraine donnant un coup d’accélérateur à la destruction et au dépeçage de ce pays qu’il a entrepris depuis 2014 avec l’annexion de la Crimée et de la déstabilisation du Donbass.

Les conséquences économiques de cette guerre se font sentir partout dans le monde, La vie de centaines de millions de personnes a ainsi été bouleversée par le choix tragique de Poutine de réinviter la guerre à grande échelle sur le sol européen.

Face au drame vécu par les populations d’Ukraine, l’ensemble des organisations syndicales françaises ont aussitôt réagi et a convoyé jusqu’en Ukraine, deux véhicules neufs, à destination de nos camarades syndicalistes locaux. L’action s’est poursuivie, par l’acheminement de plus d’une centaine de palettes d’aide humanitaire Un troisième convoi syndical est en train d’acheminer du matériel qui doit permettre de mieux faire face aux destructions d’infrastructure civile. Le soutien des syndicats français ne s’arrête pas à l’organisation d’aide humanitaire, il porte avec force depuis deux ans un certain nombre d’exigences dont :

La revendication d’une paix juste et durable dont le préalable doit être le retrait des troupes Russes d’Ukraine et une solidarité concrète aux travailleuses et travailleurs et à  leurs organisations syndicales tant dans leur lutte contre les réformes qui portent atteinte aux droits sociaux et syndicaux que dans leur lutte contre l’impérialisme Russe.

En Palestine, à Gaza, après 4 mois de guerre, près de 26 000 morts dont plus des deux tiers sont des femmes et des enfants, près de deux millions de déplacés, le Conseil européen a traité de la situation à Gaza jeudi dernier.

La CGT avec le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens était avec une délégation de militantes et militants à Bruxelles, ce jour-là en soutien à une marche partie de Paris en lien avec les associations Belges, en solidarité avec le peuple Palestinien.

Il s’agit pour les centrales syndicales d’exiger de prendre des mesures immédiates et permettre la fourniture d’une aide humanitaire aux Gazaouis soumis à des représailles massives depuis le  7 octobre et d’exiger un cessez-le feu immédiat,  la levée du blocus de Gaza, l’arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population ; la protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie ! La libération des otages et des prisonniers palestiniens détenus par milliers sans jugement en Israël.  L’arrêt du commerce avec les colonies illégalement implantées en Palestine occupée. Une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.

Il a été décidé avant-hier en CEC la mise en place d’action de solidarité concrète à partir des besoins réels des populations financés par les dons de nos organisations par le biais de notre association Avenir Social.

En 1895 Jaurès déclarait à la tribune de la Chambre des députés : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». L’histoire du XXème siècle et des guerres qui l’ont émaillée en est une illustration…

Le marché des armes représente en 2023 pour notre pays 27 Md€ alors qu’il était de 11,7 Md€ en 2021.

Les dépenses militaires en Europe ont redépassé en 2022 leur niveau de la fin de la Guerre froide, avec une progression record depuis plus de trois décennies.

En France, en 2024, le budget de défense militaire s’élève à 47,2 milliards d’euros, soit 3,3 milliards d’euros de plus que l’année précédente. Pour la 7e année consécutive, le budget des armées française est en hausse mais cette marche de 3,3 milliards d’euros est la plus importante depuis 2017.

Il existe donc des moyens nécessaires pour financer nos services publics et pour lutter contre la pauvreté CQFD

Les actions d’agriculteurs des jours passés remettent au centre du débat les questions salariales. Au-delà des riches propriétaires qui demandent, et obtiennent toujours moins de normes il y a ces hommes et ces femmes qui se lèvent jour après jour, prennent soin de la terre et des animaux, et dont une partie significative vivent en dessous du seuil de pauvreté, endettés et dépendants d’un système économique inhumain. La seule réponse qui leur est apportée est la course au gigantisme.

Pour tenter d’avoir un revenu digne, il faut produire toujours plus, s’agrandir, et s’endetter. Ainsi les agriculteurs se retrouvent dépendants voire pieds et poings liés vis-à-vis de l’agrobusiness et on transforme les paysans en « agri-managers » avec une logique de patrons.

De plus en plus de Français et de Françaises aspirent à manger une nourriture de qualité mais n’en ont pas les moyens. La mise en opposition du social et de l’environnemental est l’impasse sur laquelle prospèrent l’extrême droite et les politiques néo libérales.

Augmenter les salaires et revaloriser le travail et remettre à plat la répartition des subventions, voilà les solutions pour permettre à chacune et chacun de vivre de son travail et de consommer une alimentation de qualité produite en proximité !

Mais le choix du « mettre sur pause » les pesticides ne répond en rien aux revendications et aux aspirations des citoyens. La victoire des « gros » est un recul en arrière de 20 ans en matière de pollution par les pesticides.

Les syndicats de l’éducation avaient appelé la semaine dernière à se mobiliser sur les questions de salaires et de conditions de travail. Force est de constater que toutes les catégories de personnels se sont mobilisées. Les enseignant.es et les personnels travaillant dans les écoles avaient à cœur de montrer que l’école publique est à bout de souffle et ne tient que par le volontarisme de ceux et celles qui y travaillent et y croient encore.  Le manque de personnel, le mépris de la collectivité a fait sortir des agents. Pas toutes et tous, mais la retenue d’une journée de grève par les temps qui courent… Qui peut les en blâmer !

Dans les dates sur lesquelles nous devons avoir un échange afin de les construire:

Le 19 mars, l’intersyndicale des agents de la fonction publique appelle à la grève pour exiger, entre autres l’augmentation des salaires et du point d’indice des fonctionnaires.

Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, il s’agira de construire une grève féministe de grande ampleur afin de rendre visible ce que serait un jour sans femmes au travail.  Il faut rappeler qu’un travailleur sur deux est une travailleuse et elles sont jusqu’à neuf sur dix dans de nombreux secteurs et métiers à prédominance féminine, si elles s’arrêtent, tout s’arrête !

La rémunération nette annuelle que touchent les salariées femmes se situe à 18 630 euros, soit 24,4% de moins que celle des hommes. Les pensions des femmes sont de 40 % inférieures à celles des hommes.

Le 8 mars, Crèches, écoles, Ehpad, … fermés. Ça aurait de la gueule !

Se battre pour l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est se battre pour l’ensemble du monde du travail, c’est contribuer à gagner une autre répartition des richesses. Le 8 mars doit être la prochaine journée interprofessionnelle et intersyndicale de grève et manifestation unitaire   pour l’égalité ET pour l’augmentation des salaires.

 

Ça n’aura échappé à personne Gabriel Attal a tenu son discours de politique générale le 30 janvier à l’Assemblée nationale.  Il entend une nouvelle fois opposer les travailleurs entre eux (avec et sans emploi), stigmatiser les chômeurs et précaires et une nouvelle fois réduire leurs droits.

Le discours sous-jacent est le même que celui de Macron depuis 2017 : c’est au détour d’une justification de la réforme des retraites que Attal annonce la suppression de l’ASS (allocation spécifique de solidarité), allocation de fin de droit, qui ouvre droit au décompte des trimestres de retraite, contrairement au RSA : il prétend privilégier le travail. En réalité il stigmatise une fois de plus celles et ceux qui en sont privés, prévoyant de nouvelles économies, au profit du capital, sur le dos de 300.000 personnes, souvent au chômage de longue durée. Pour les seniors, c’est la triple peine, après l’allongement de l’âge de départ à la retraite puis le raccourcissement de la durée d’indemnisation du chômage, la suppression de l’ASS s’attaque à la possibilité de valider leurs trimestres et va pousser nos aîné·es vers une extrême précarité.

L’accroissement des inégalités est bien un choix politique que l’on peut combattre, et pas une fatalité !

Gabriel Attal n’a apporté aucune réponse concrète sur la préoccupation majeure des salarié·es : le niveau des salaires et des pensions largement insuffisants pour permettre à tous·tes salarié·es et retraité·es de bien vivre de leur travail.

Quand il prétend vouloir « désmicardiser la France », c’est surtout une « désmicardisation » des statistiques, il a surtout en tête de mettre à bas le système d’indexation du Smic, seul niveau de salaire protégé par la loi qui prévoit son augmentation automatique avec l’inflation, et qui de fait, rattrape nombre de niveaux de salaire proches du SMIC. Pour la CGT, il faut, au contraire, maintenir ce mécanisme d’indexation automatique et même l’étendre à tous les salaires.

Quoi qu’il en soit Le Cap annoncé par le gouvernement est clair, c’est une politique toujours plus ultra-libérale au service des plus riches, une politique toujours plus brutale envers le monde du travail.

Cette brutalité politique s’accompagne par une répression syndicale, décidée au plus niveau de l’État qui n’est plus à démontrer.

Plus de 1000 camarades de la CGT ont été convoqués par leur direction ou sont trainés devant les tribunaux pour leur militantisme à la suite de la période de lutte contre la réforme des retraites.

Cela est d’autant plus scandaleux, lorsque l’on voit un certain nombre d’actions réalisées par des agriculteurs en colère sur des bâtiments publics avec un regard pour le moins complaisant du premier ministre, un « deux poids deux mesures » absolument insupportable.

A la suite de la décision du Conseil constitutionnel rendue le jeudi 25 janvier dernier, Emmanuel Macron s’est empressé de promulguer la loi dite « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » en catimini dans la nuit à l’occasion d’une visite en Inde du samedi 27 janvier.

 

Certes, la décision du Conseil constitutionnel a offert un soulagement, tout relatif et en trompe-l’œil provisoire, du fait de la censure de pure forme des articles intégrés par la droite et la droite extrême

 

Cette censure est d’abord à mettre à l’actif des mobilisations qui ont eu lieu depuis des mois, notamment la puissante journée de mobilisation le 21 janvier à l’appel de 200 personnalités de divers horizons.

Mais cette censure n’est prise que sur la forme et non sur le fond : Macron a laissé voter par le Parlement une loi dont il connaissait pertinemment l’inconstitutionnalité et la dangerosité des mesures.

 

Plus grave encore, cette manœuvre politicienne ferait presque oublier le reste : la dizaine d’articles qui ont été déclarés conformes et surtout la quarantaine sur lesquels le Conseil ne s’est pas prononcé et qui viennent, eux, d’être bel et bien promulgués.

 

Malgré la censure de près de 40% des dispositions, cette loi de la honte reste la plus répressive au regard des droits des personnes étrangères depuis 1945. Elles les plongeront ou maintiendront les demandeurs d’asile dans une précarité extrême, leur vie étant synonyme de lutte au quotidien pour couvrir leurs besoins primaires.

 

L’esprit de cette loi, comme l’ensemble de ces dispositions adoptées avec les voix de l’extrême droite et saluée par elle comme une victoire idéologique.

Aujourd’hui plus que jamais il nous faut continuer notre lutte contre l’extrême droite notamment à l’approche d’échéances électorales européennes.

 

Camarades, pour passer un cap qualitatif et quantitatif sur les mobilisations à venir, il nous faut améliorer notre vie syndicale, à tous les niveaux de la CGT, de la confédération, jusqu’aux syndicats.

Nous avons besoin d’une CGT forte pour avoir la capacité de construire le rapport de force nécessaire dont on a besoin pour gagner.

Remettre les syndiqué-e-s au cœur de l’activité syndicale est la seule garantie d’avoir un syndicat vivant, qui réfléchit, qui grandi et dans lequel, on a envie de militer.

Echangeons, débattons, construisons !

Faisons de notre orga un vrai endroit de partage, de construction des revendications, de respect, notre lieu ou on est bien dans sa tête et dans son engagement.

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